Aujourd’hui, ça semble impensable de se marier avec le premier venu. On fait une rencontre, on prend le temps d’apprendre à connaître l’autre… et c’est seulement si on ne sent à l’aise avec la personne qu’on décide d’aller plus loin.
Et pourtant, on pense souvent qu’on doit rester avec son premier thérapeute, et cela même si on ne se sent pas bien, et qu’on peine à ressentir cette fameuse alliance thérapeutique. Pourtant, cette fidélité peut vraiment être néfaste car c’est cette alliance qui est la clef d’une thérapie réussie.
Table des Matières
C’est quoi l’alliance thérapeutique ?
L’alliance thérapeutique, c’est cette connexion qui vous fait vous sentir suffisamment en sécurité pour vous confier vraiment. Ce n’est pas tant apprécier votre thérapeute comme un ami, mais plutôt avoir cette confiance en lui indispensable pour faire un travail de fond. Car toute relation thérapeutique exige une certaine vulnérabilité pour fonctionner.
D’ailleurs, c’est bien cette alliance thérapeutique qui prédit, plus que toute formation ou discipline, la réussite de la thérapie.
Comment reconnaître l’alliance thérapeutique
- Vous vous sentez écouté sans jugement
- Vous pouvez tout leur dire, même des choses qui vous font honte ou vous dérangent
- Le thérapeute s’adapte à vos besoins et respecte vos limites
- Vous avez confiance en eux et à leur capacité à vous accompagner
- Vous avez envie de revenir à la prochaine séance
Transfert vs. Problème d’alliance
Il est normal de se sentir parfois en colère, frustré, voir même détester carrément son psy ou son thérapeute. Ces sentiments sont des choses du passé qui remontent, des émotions que vous ressentez vis à vis d’autres personnes qui se sont déplacées sur votre thérapeute. Un bon soignant connaît parfaitement bien ce phénomène et vous aidera à l’explorer, car c’est un matériel psy très important.
Il y a une différence très importante entre l’inconfort temporaire d’un travail thérapeutique efficace et un véritable problème d’alliance. Les signaux d’alarme incluent le fait de se sentir jugé ou méprisé, l’impression qu’on ne respecte pas vos limites ou qu’on n’écoute pas vos besoins. Si à chaque fois vous repartez de vos séances en vous sentant mal – non pas temporairement remué par le travail, mais réellement mal au point de redouter la séance suivante, c’est mauvais signe. Si vous ressentez un manque de sécurité fondamentale ou l’impression que votre thérapeute ne vous comprend pas du tout, et ceci au bout de plusieurs séances, il est peut-être temps de reconsidérer cette relation thérapeutique.
Le transfert peut être très intense mais normalement, vous conserverez votre confiance en votre accompagnant. Une alliance thérapeutique problématique est une réelle incompatibilité.
Comment construire et maintenir l’alliance thérapeutique
L’alliance thérapeutique se construit rarement en une fois, surtout si vous consultez pour un traumatisme ou si votre confiance en l’autre de façon générale est endommagée. Si vous n’êtes pas sûr de vous, faites au moins 2 ou 3 séances avant de prendre une décision.
Si vous avez des demandes particulières ou des besoins spécifiques, communiquez-les le plus rapidement possible. Vous avez le droit d’exister, et un bon psy s’adapte à vous dans la mesure du possible. N’oubliez pas que ce n’est pas parce que vous êtes un peu mal à l’aise les premières séances que l’alliance thérapeutique n’est pas en train de se mettre en place. Et n’oubliez pas que la personne en face de vous est un être humain aussi : vous pouvez vous détendre, on ne mord pas.
Quand ça ne marche pas
Parfois, malgré tous les efforts de part et d’autre, ça ne fonctionne tout simplement pas : l’alliance thérapeutique ne se met pas en place – vous n’êtes pas compatibles.
Vous pouvez partir en expliquant que vous ne vous sentez pas de revenir, ou que vous pensez avoir besoin d’une autre approche – sans forcément entrer plus dans les détails. Le thérapeute pourra même vous orienter vers un collègue, si vous cherchez quelque chose en particulier. Si vous n’y arrivez pas, essayez quand même de ne pas poser un lapin à votre thérapeute car ce n’est pas cool pour lui ni pour les autres patients qui auraient pu avoir besoin de ce créneau. Vous pouvez toujours prétexter une urgence et dire que vous reviendrez vers lui pour un rdv ultérieurement. On a l’habitude, ne vous inquiétez pas : on sait qu’ on ne convient pas à tout le monde, peu importe la qualité de notre travail.
Surtout, ne laissez pas cette expérience vous dégoûter de la thérapie. C’est comme si vous décidiez de ne plus jamais sortir avec personne après un rendez-vous pénible. Vous méritez de trouver le thérapeute qui vous convient et qui vous aidera à prendre soin de votre santé mentale.
Conclusion
L’alliance thérapeutique, c’est comme un mariage – il faut trouver quelqu’un avec qui vous vous sentez de traverser les tempêtes. Cette connexion humaine vaut plus que tous les diplômes du monde, car sans elle, même le meilleur thérapeute avec la meilleure technique ne pourra vous aider.
Alors prenez votre temps : le bon thérapeute existe, et il vous attend – il suffit de le trouver.