📋 Psychiatre, Psychologue, Psychanalyste… et les autres : Le Guide Complet pour savoir qui fait quoi

Psychiatre, psychologue, psychothérapeute, psychanalyste, psychopraticien, thérapeute, coach… Aujourd’hui, face à une demande de soins immense qui ne fait qu’évoluer, l’offre « psy » a explosé. Il devient de plus en plus compliqué de ne pas se noyer dans cet océan de professionnels avec des noms similaires.

Pourtant, comprendre ces différences est essentiel : c’est déjà difficile de demander de l’aide quand on ne va pas bien, il est inutile d’allonger le processus en allant voir le mauvais professionnel.

Cet article a pour but d’éclaircir tout ça, d’expliquer la différence entre eux, et de vous donner une explication complète de ce qu’ils font… et de ce qu’ils ne font pas.

Le Psychiatre

Le psychiatre est un médecin, il a donc 6 ans de médecine générale + 4 ans de spécialisation en psychiatrie. Il est formé à poser un diagnostic et à prescrire des médicaments comme les antidépresseurs, les anxiolytiques, les antipsychotiques, les somnifères, et peut suivre des pathologies psychiatriques sévères, voir vous hospitaliser de force si vous êtes un danger pour vous même ou pour les autres. De plus, son diagnostic fera partie de votre dossier médical et sera visible par les autres médecins, et les diagnostics psychiatriques peuvent potentiellement créer des biais qui affecteront négativement vos soins médicaux futurs.

S’il n’a pas fait d’autres formations comme la psychothérapie ou la psychanalyse, il n’est pas formé pour vous soigner en utilisant des techniques thérapeutiques particulières. Son approche est donc exclusivement médicamenteuse.

Remboursement :

• Secteur 1 : 70% par la Sécurité sociale (avec médecin traitant), 30% hors parcours de soins
• Secteur 2 : remboursement partiel sur base de 39€, dépassements à votre charge
• Vous pouvez consulter directement, sans accord du médecin traitant

Prix moyen :

• Secteur 1 : 55€ (depuis décembre 2024), puis 57€ à partir de juillet 2025
• Secteur 2 : 60-120€+ (dépassements libres)

Durée des séances :

Entre 10 et 30 minutes. Ils sont très sollicités, avec souvent des listes d’attente très longues.

Mon avis :

Le psychiatre pour moi est un professionnel de santé qu’il faut consulter seulement si vous avez besoin d’un traitement médical : par expérience, il vaut mieux laisser le diagnostic aux psychologues dont les séances sont plus longues et qui sont spécialement formés à faire des bilans psychologiques très complets. D’ailleurs, ils travaillent souvent en tandem avec les psychiatres pour cette raison.

À noter : un bilan psychologique n’est pas un diagnostic médical que seul un médecin peut faire.

Prendre des psychotropes n’est pas une chose anodine, et votre diagnostic sera noté sur votre dossier médical que tout médecin pourra consulter, ce qui peut être très stigmatisant et potentiellement compliquer votre prise en charge pour d’autres problématiques.

Cela dit, il y a des circonstances où certains psychotropes peuvent être nécessaires, voire même salvateurs, comme les antipsychotiques dans le cas de psychose, les stabilisateurs d’humeur pour les troubles bipolaires sévères, les antidépresseurs en cas de dépression très grave, ou les anxiolytiques pour des crises d’angoisse aiguës sur de très courtes périodes.

Si vous pensez en avoir besoin, il ne faut pas hésiter à en demander.

⚠️ Attention : Si vous dites à un psychiatre que vous avez envie de vous suicider, il y a de fortes chances qu’il vous hospitalise de force – avec ou sans votre consentement. Il en a le pouvoir, et c’est parfaitement légal. Le traumatisme médical et les abus psychiatriques sont malheureusement des choses étudiées qui peuvent lourdement aggraver votre état.

Le Psychologue

Le psychologue est titulaire d’un master de niveau 2 en psychologie, obtenu au bout de 5 ans d’études universitaires. Cette formation universitaire se concentre sur la recherche, les statistiques, l’évaluation diagnostique et les théories psychologiques, mais n’inclut pas de formation thérapeutique spécifique. Les spécialisations sont plutôt basées sur l’âge du patient (enfant, personne âgée) ou sur un champ d’activité en particulier (psychologue du travail, psychologue scolaire).

Cette formation universitaire est excellente pour comprendre le fonctionnement humain et faire des bilans psychologiques précis (qui ne sont pas des diagnostics médicaux), et c’est pour ça que ces professionnels travaillent souvent en tandem avec les psychiatres.

Remboursement :

• Psychologue conventionné « Mon soutien psy » : 12 séances par an remboursées à 60% par la Sécurité sociale (30€ remboursés sur 50€), plus 40% par votre mutuelle. Depuis 2025, plus besoin d’accord préalable du médecin traitant.
• Psychologue non-conventionné : aucun remboursement par la Sécurité sociale
• Psychologue en CMP (Centre Médico-Psychologique) : 100% pris en charge

Prix moyen :

• Psychologue conventionné « Mon soutien psy » : 50€ la séance (reste à charge 0€ avec une bonne mutuelle)
• Psychologue libéral non-conventionné : 60-100€+
• CMP : gratuit (mais listes d’attente très longues)

Durée des séances :

45-60 minutes généralement

Mon Avis

Le psychologue, passant plus de 10 minutes avec son patient, est bien plus habilité à faire des diagnostics que le psychiatre. Par expérience, s’ils sont à jour dans tout ce qui est evidence-based care (c’est-à-dire les soins basés sur les preuves), ils sont plutôt efficaces quand il s’agit de comprendre ce qui ne va pas, et c’est pour ça que si vous cherchez un soin médical, je vous conseille de trouver un psychologue qui travaille avec un psychiatre, et combiner ces deux professionnels. Cela évitera de perdre des mois, voire des années avec un psychiatre qui n’aura que 10 minutes à vous accorder et jouera aux fléchettes avec le DSM 5.

De plus, beaucoup de psychologues (mais pas tous !) ont complété leur formation avec d’autres spécialisations comme la TCC, l’EMDR, etc, donc auront des vraies compétences de soin qui pourront vous aider, bien qu’il est important d’avoir un soin adapté à votre cas unique. Un praticien peut être parfaitement compétent dans sa spécialité, mais inefficace si cette spécialité ne vous est pas adaptée : c’est comme aller voir un podologue pour une rage des dents. Assurez-vous que votre psychologue a bien la formation thérapeutique dont vous avez besoin, car tous ne les ont pas.

⚠️ Attention : même si un psychologue ne peut pas vous hospitaliser de force, il peut alerter un psychiatre ou les autorités s’il estime que vous représentez un danger pour vous-même ou pour les autres.

Le Psychothérapeute

Le titre de psychothérapeute est protégé par l’État depuis 2010. Pour l’obtenir, il faut avoir un master en psychologie (bac+5), plus 400 heures de formation en psychopathologie clinique, plus un stage de 5 mois.

En gros, c’est un psychologue avec 400 heures supplémentaires de… psychologie. La même chose qu’ils ont déjà étudiée pendant 5 ans, mais avec encore plus de psychopathologie théorique, de diagnostic, de cas cliniques et de supervision. C’est un psychologue premium, quoi. Tout comme le psychologue, ils n’apprennent pas des techniques thérapeutiques particulières à moins de faire des formations supplémentaires. Ils ont des connaissances sur ces différentes méthodes mais ne sont pas formés à les utiliser.

Remboursement :

Pareil que les psychologues

Prix moyen :

60-100€

Durée des séances :

45-60 minutes

Mon avis :

Le psychothérapeute, c’est un psychologue qui a fait une année de plus pour… être psychologue avec un titre supplémentaire. C’est de la bureaucratie française dans toute sa splendeur : créer une certification supplémentaire pour essayer de contrôler les gens qui ne change rien à la pratique mais donne l’illusion d’une spécialisation. Dans les faits, vous aurez exactement la même chose qu’avec un psychologue, juste avec un joli titre en plus. Bien sûr, certains se forment ensuite à des techniques spécifiques, mais ce n’est pas garanti.

À noter : Vous trouverez aussi les « Praticien en Psychothérapie » (titre non-protégé) dans la nature qui font une formation similaire mais sans les 5 années d’études à la fac. Le but c’est de pouvoir contourner les règles pour pouvoir utiliser le mot psychothérapie (car les gens connaissent et ça fait sérieux) sans passer par la case université.

Le Psychanalyste

La psychanalyse est une discipline ancienne mais lourdement controversée qui nécessite une formation de plusieurs années (entre 3 et 5 ans), et d’avoir fait sa propre psychanalyse. C’est la seule discipline qui oblige celui qui la pratique à avoir fait un travail sur soi (ce qui ne garantit rien niveau qualité mais au moins il y a eu un minimum d’effort). De plus, un psychanalyste sérieux a l’obligation d’être en supervision continue : il doit consulter un didacticien (un psy de psy) plusieurs fois par an pour pouvoir discuter de ses cas cliniques, continuer son travail personnel, etc.

Un psychanalyste peut être aussi psychologue ou psychiatre, mais il ne l’est pas forcément. Il existe plusieurs écoles qui proposent cette formation, et ce n’est pas particulièrement réglementé en dehors des impératifs propres à chaque organisation.

Pourquoi est-ce controversé ? À cause de ses théories androcentriques (voire misogynes), de sa position sur l’autisme qui n’est plus à jour et qui est très préjudiciable aux patients concernés (l’autisme n’est pas une psychose !), et de son omniprésence dans les milieux médico-légaux qui n’a pas lieu d’être vu que l’approche n’est absolument pas scientifique ni basée sur l’evidence-based care.

Il existe deux courants psychanalytiques principaux en France : les Freudiens et les Lacaniens. L’approche diffère au niveau des théories mais surtout au niveau de la durée de la séance : un psychanalyste freudien fait des séances de 45 à 50 minutes, alors que les lacaniens ne fixent pas la durée de la séance à l’avance, laissant le choix à l’analyste d’interrompre à un moment important pour plus d’impact. Ainsi, la durée est totalement aléatoire, pouvant être même de seulement 10 minutes, alors que le prix, par contre, ne l’est pas du tout, ce qui évidemment ouvre la porte à tous les abus.

La thérapie psychanalytique est connue pour sa durée : il faut compter 2 ans minimum. Elle peut se passer en face-à-face, et on parle d’analyse lorsque le patient est allongé sur un divan. Cette technique n’est pas adaptée à tous les profils, notamment pour ceux ayant un syndrome de stress post-traumatique, mais normalement le psychanalyste saura si vous êtes un candidat pour cela et de toute façon n’impose rien.

Remboursement :

Aucun

Prix moyen :

40-80€

Durée des séances :

5-30 minutes (lacaniens) ; 50 minutes (freudiens)

Mon avis

Je suis devenue psychanalyste après de nombreuses formations différentes car dans mon expérience personnelle et clinique, le psychanalyste écoute mieux que n’importe quel autre spécialiste. Nous sommes formés à cela, et à considérer le patient dans sa globalité, en dehors de tous les diagnostics pathologisants. Cela n’enlève rien aux dégâts qui ont été faits à la communauté autistique, et qui continuent d’être faits, car il n’y a pas eu de changement de position officiel pour l’instant.

Un psychanalyste n’est pas, à priori, trauma-informé, et n’a aucune connaissance sur la neurodiversité, à moins de l’avoir étudiée ou d’en avoir fait sa spécialité. De plus, en cas de violence conjugale, de manipulation mentale, de trouble alimentaire, d’addiction etc, ils n’ont aucune formation ni protocole spécifique. Ainsi, si vous consultez pour ces problématiques particulières, il faut impérativement vous renseigner lors de l’entretien préalable sur la compétence de votre psychanalyste sur ces sujets. Demandez-lui son expérience à ce niveau-là, et n’hésitez pas à chercher quelqu’un d’autre si cela ne correspond pas à vos attentes.

Le point fort de la psychanalyse c’est l’immense qualité de son écoute. Un bon psychanalyste ne sera pas dans le jugement et aura une approche bienveillante, humaniste et respectueuse à votre égard. Il est censé également être ouvert d’esprit et avoir une certaine curiosité intellectuelle. Si vous cherchez à parler, à faire le point sur votre vie, à faire une introspection avec un accompagnement de qualité, c’est le professionnel qu’il vous faut.

Le psychopraticien et le thérapeute

Ces deux appellations sont interchangeables, psychopraticien étant utilisé de plus en plus car c’est classe et le mot thérapeute est traîné dans la boue par de nombreuses critiques de ce milieu non réglementé.

Car ce qui définit le milieu c’est bien ce côté sauvage : les formations et écoles diffèrent en sérieux et qualité, et n’ont pas l’apparence de sérieux des autres appellations.

Et pourtant. Selon la thérapie en question et la qualité du thérapeute, ils sont de loin les plus efficaces. Techniquement, les TCC et l’EMDR sont des thérapies. Ils sont connus et reconnus mondialement pour leur efficacité. Quand cela arrive, le monde médical fait tout pour s’en accaparer et d’en monopoliser l’accès, ainsi, pratiquer l’EMDR n’est possible que pour les psychiatres et psychologues, privant de nombreuses personnes de l’accès à ce soin sous prétexte de qualité. Les médecins ont essayé de faire de même pour la psychanalyse, mais Freud lui-même les a envoyé paître de façon assez virulente dans son livre L’analyste Profane (alors qu’il était médecin), en expliquant que le médecin est le moins qualifié pour le pratiquer car il croit déjà tout savoir. De toute façon, c’est toujours pareil : quand une thérapie est réellement efficace et gagne en notoriété, si l’accès à sa pratique est monopolisé par les médecins, elle sera enseignée sous d’autres noms, contournant la problématique.

Remboursement :

Aucun

Prix moyen :

Se situe en général entre 50 et 100 euros, mais il y a une nouvelle mode qui consiste à vendre des « accompagnements » de plusieurs séances ce qui peut vite atteindre les milliers d’euros d’investissement.

Durée des séances :

50 minutes à 1h30 pour la majorité des pratiques, mais impossible à généraliser à cause de la multitude d’approches.

Mon avis

Je suis psychopraticienne en PNL, en Brainspotting, en TCC et j’ai fait de nombreuses formations dans diverses thérapies. Personnellement, je ne souhaite pas travailler dans le monde médical, mais je regrette cette guerre entre différents soignants, alors que nous devrions tous travailler ensemble car nous avons le même but : aider notre prochain.

Le souci de la non-réglementation, c’est la non-réglementation, c’est à dire que vous n’avez aucune garantie de qualité. Ce qui ne veut pas dire que la qualité n’est pas au rendez-vous, ni que vous allez forcément la trouver chez les psychiatres ou les psychologues.

Mais la beauté de la non-réglementation c’est cette liberté d’exploration qui est responsable de toutes les avancées thérapeutiques qui existent aujourd’hui. Toutes les thérapies sans exception, y compris la médecine et la psychiatrie, ont un jour été non réglementées. Ne l’oubliez pas. Et dans la réglementation, il y a la bureaucratie, les complications protocolaires qui ne sont là que pour donner l’illusion de sérieux. La réglementation n’est pas gage de qualité ou d’efficacité. Ce n’est qu’une illusion pour vous rassurer.

Il existe des bons et des mauvais praticiens dans toutes les disciplines. La clef, c’est de trouver la méthode et le thérapeute qui vous conviennent et qui vous aident, VOUS.

Coach et développement personnel

Le développement personnel est un milieu passionnant qui étudie comment mieux vivre, mais qui ne soigne pas une pathologie ou un problème en particulier. C’est fait pour vous aider à surmonter des petits blocages dans votre façon de penser qui vous empêchent de vous épanouir, pour vous aider à mieux vous organiser, ou à mieux vivre vos relations : c’est un accompagnement, un guide pratique pour pouvoir profiter pleinement de votre vie. Le spécialiste de cette discipline c’est le coach.

Les séances ne sont pas remboursées bien entendu, et le prix varie énormément, d’une centaine d’euros à des milliers, voire des dizaines ou des centaines de milliers pour les coachs les plus connus. Tout comme le prix, la durée des séances dépend du coach et de sa méthode particulière.

⚠️ Attention : N’importe qui peut s’appeler coach – il n’y a aucune réglementation. Certains ont suivi des formations sérieuses et reconnues dans des écoles spécialisées, d’autres se sont autoproclamés coach après avoir lu quelques livres. Les meilleurs coaches ont des diplômes reconnues dans le milieu et une formation solide, mais ce n’est pas garanti par le titre. Il existe une grande variété de coaches : coach de vie, coach professionnel, coach relationnel, coach sportif, coach en nutrition, etc. À vous de vérifier leur formation et leur expérience avant de vous engager.

Mon avis

Un coach c’est super, si vous avez envie d’avoir quelqu’un qui vous accompagne dans votre vie pour mieux la vivre. C’est une approche moderne mais qui a, à mon avis, tout son sens. Le coach est là pour vous booster, vous encourager, et vous aider à être plus efficace, et finalement, mieux dans votre peau. Que demander de plus?

Le seul négatif, c’est quand le coach joue le rôle de thérapeute sans en avoir les compétences, car il y a une différence très importante au niveau de l’approche. Mais en dehors de ça, si vous n’avez pas de soucis particuliers à régler et que vous avez envie d’augmenter votre qualité de vie, c’est un coach qu’il vous faut !

Conclusion

Et voilà ! Nous avons donc le psychiatre (réglementation maximum, approche exclusivement médicamenteuse), le psychologue (régulé mais ayant des outils limités sans formations complémentaires), le psychothérapeute (un psychologue glorifié), le psychanalyste (controversé mais humaniste), le psychopraticien (non réglementé mais potentiellement excellent), et finalement le coach (approche non thérapeutique). 

J’espère que cet article vous aidera à trouver un peu de clarté dans ce marais thérapeutique, et vous permettra de trouver le praticien qui vous correspond.