👥 Pourquoi Les Thérapeutes Ont-ils Besoin de Supervision ? Un Gage de Qualité

18/07/2025 | Santé Mentale

Est-ce que vous vous êtes déjà senti épuisé après avoir passé une après-midi à réconforter quelqu’un après une rupture amoureuse ? C’est tout à fait normal. Maintenant imaginez que vous faites ça tous les jours, toute la journée, et pour des situations souvent bien plus difficiles.

Dit comme ça, c’est évident que les thérapeutes ont un travail moralement difficile, qui pourrait potentiellement mener au burn-out. La solution ? La supervision.

Dans cet article nous allons voir ce qu’est la supervision, et pourquoi c’est indispensable pour tout thérapeute responsable.

La responsabilité qui vient avec le privilège d’être thérapeute

L’honneur d’être soignant

C’est un privilège et un honneur que d’être dans cette position de confiance vis-à-vis de ses clients ou patients. Mais ce privilège s’accompagne d’une grande responsabilité, car on leur doit une disponibilité psychique très importante, un cadre infaillible, et une grande capacité de contenance émotionnelle.

De plus, face à une personne vulnérable, nous sommes dans une position de pouvoir, car nous avons des connaissances, des compétences, et une stabilité que l’autre n’a pas. Ce déséquilibre ne fait que renforcer notre devoir éthique envers l’Autre pour respecter sa dignité et sa confiance.

La métaphore du lac

Un bon thérapeute est comme un lac, aux eaux calmes qui reflètent l’Autre. Le travail ne peut se faire si les eaux sont infestées des requins émotionnels d’un thérapeute non régulé.

On ne peut donner ce qu’on n’a pas. Et on ne peut verser d’une tasse vide : l’état psychique d’un thérapeute a un impact direct sur la qualité des soins qu’il prodigue.

Pourquoi Tous les Thérapeutes Devraient Avoir une Supervision

Les défis inévitables du métier

La supervision avec un thérapeute plus expérimenté permet une certaine rigueur professionnelle. Elle offre :

  • Une perspective extérieure sur les cas complexes (sous couvert d’anonymat)
  • Des conseils pertinents si le patient déclenche ses propres blessures
  • Une surveillance pour prévenir l’usure émotionnelle et les erreurs potentielles

Cela semble indispensable pour pouvoir effectuer un travail de qualité.

Le travail personnel inclus dans la supervision

Mais la supervision ne se limite pas aux aspects techniques du métier. En dehors d’une supervision professionnelle, avoir fait et continuer de faire un travail sur soi permet de :

  • Traiter ses propres traumatismes
  • Gérer un contre-transfert potentiel (quand nos propres émotions et réactions interfèrent avec le soin)
  • Maintenir des limites saines avec ses patients

Qui fait de la Supervision ?

Un cas unique : le psychanalyste

En France, seuls les psychanalystes sont tenus d’avoir une supervision continue obligatoire et d’avoir effectué leur propre analyse didactique. Cette profession a intégré ces exigences dans sa formation de base, reconnaissant l’importance du travail personnel et de l’accompagnement professionnel continu.

Tous les autres – psychiatres, psychologues, psychothérapeutes, psychopraticiens – exercent sans supervision, sans soutien professionnel, et en général sans avoir été obligés de faire leur propre travail thérapeutique.

La réalité de la supervision

C’est évidemment l’idéal d’avoir accès à un soignant qui bénéficie de cette supervision régulière, cependant, en dehors de la psychanalyse, ce n’est pas la réalité aujourd’hui.

Cela dit, beaucoup d’excellents praticiens n’ont pas de supervision formelle mais ont fait un travail personnel important – d’ailleurs c’est souvent à cause de leur propre parcours de guérison qu’ils ont décidé de choisir cette voie professionnelle !

D’autres obtiennent du soutien autrement :

  • Groupes de pairs
  • Consultations personnelles
  • Formations continues

Cette absence de supervision ne signifie donc pas forcément que le thérapeute est mauvais.

Conclusion

J’espère qu’un jour la supervision et le travail personnel deviendront des évidences pour tous les thérapeutes, et non juste une obligation psychanalytique. C’est un métier difficile, dont la charge serait considérablement allégée par un soutien plus important.

Mais au final, c’est la qualité de l’alliance thérapeutique qui s’installera entre vous, et la pertinence de votre choix de thérapeute par rapport à votre problématique qui fera toute la différence – avec ou sans supervision.